L’arrivée en avion à Saigon est une image qui vaut 10 000 mots. On survole un quadrillage miroitant sous la lumière, où les rizières s’étendent à l’infini dans une campagne basse et humide. Voici le Sud profond, tropical, luxuriant, une région placée, dans sa géographie comme dans son histoire, sous le signe de l’eau.
Au coeur de cette platitude verte surgit, tel l’oeil du dragon, la ville de Saigon, officiellement rebaptisée Hô Chi Minh-Ville, la capitale économique du Vietnam. Une cité faussement nonchalante, en réalité active, trépidante, rebelle, commerçante, vénale et désinvolte.
Elle à l’image du Sud du pays. La première bouffée d’air chaud n’est peut-être pas la meilleure. Emportée par le vacarme pétaradant de la rue (il y aurait plus de 4 millions de scooters !), la ville ne se livre pas facilement. Il faut l’apprivoiser, flâner à pieds dans ses interminables avenues, en faire le tour plusieurs fois, la découvrir sans se presser. Et alors, Ho Chi Minh révélera sa véritable personnalité.